Encore une grande plongée dans la magnificence de la Musique Malienne et ici avec un album Kiriké (2014) de huits chansons de Kiriké Mady Diabaté et une reprise d'un chant traditionnel. Ici, le chanteur s'inscrit dans la plus pure tradition des griots africains accompagné superbement par Makan "Bagjé" Tounkara (ngoni), Lansine Kouyate (balafon), Ballaké Sissoko (kora) et Vincent Segal (dello), ce dernier produisant un album qui est un parfait sans faute.
Par le passé, Arno, m'a permis en me faisant découvrir Tom Zé que la Musique brésilienne au delà de ses clichés touristiques devenus trop systématique pouvait tout de même totalement, au delà de la samba et de la lambada, être surprenante. Ici, avec Lucas Santtana et son Sobre Noites E Dias (2014) , nous découvrons une espèce d'improbable électro-pop-exotico-décalée, pour moi c'est inclassable mais sacrément fort et original. Lucas Santtana, on le sens, puisse dans ses racines mais il fait décoller le 'bazaaar' dans des horizons inespérés et déroutant sans être rébarbatifs. Anne 'Scripta' Paulet, a d'ailleurs retenu le bougre, afin d'écrire son texte pour le projet Ffwl Lleuw/NO FORMAT ! Confidence le titre que j'ai tendance à écouter en boucles ces derniers jours est Human Time feat. Fanny Ardant et curieusement je ne peux m'empêcher aux meilleurs moments de certains albums de Kraftwerk.
La dernière production en date de cette année chez NO FORMAT ! est un nouvel album de Lucas Santtana, donc à suivre...
***** BONUS - SCOOP Suite à l'appel lancé, le 29.08, via http://orchestrophone.blogspot.com De par notre enquête sur VENDREDI nous avons trouvé un titre de leur e.p que nous vous invitons à écouter.
Ici Vincent Segal, cello, collabore toujours en duo, non plus avec le malien Sissoko Bamaké mais l'italen Piers Faccini, voix et guitare, pour un album en 2014 SONGS OF TIME LOST folk et intimiste. Des compositions originales de ce duo mais aussi des reprises de choix, le magnifique Quicksilver Daydreams of Maria de Townes Van Zandt ou encore Cicerenella, chanson traditionnelle napolitaine de Roberto de Simone, déjà adapté par le passé par Bert Jansch & Jimmy Page. Un disque tranquille, serein et de grande beauté et qui déborde d'une intelligente sobriété et d'une humilité total.
Là, je "patauge" de VENDREDI, et c'est parfait de commencer à parler d'un groupe avec un tel nom un mardi, je possède un album vinyle Veneris Dies paru en 2014 chez NO FORMAT ! et visiblement cette production n'a pas fait l'objet d'une édition cd mais en cherchant à trouver une trace sonore, notamment un titre de 9'43 Bagheera [la face b du e.p 33 tours] sur internet afin de partager via le blog Orchestrophone, je ne déniche qu'une chose du même nom mais qui serait paru sur un disque intitulé Sola Nocte ; tout cela est donc fort curieux et tout à fait à la mesure de la Musique proposée par VENDREDI qui est pour moi du S.N.I (Son Non Identifié) mais j'adore... Je pars à la recherche de l' O.S.N.I (Objet Sonore Non Identifié) et espère avoir au plus vite plaisir à vous en dire bien plus sur VENDREDI. À suivre...
Après un album, en 2010, bien plus que prometteur : Camphor & Copper [voir la page du 6.08.2017 de ce blog], Mélissa Laveaux revient avec un disque en 2013, Dying is a Wild Night, tout aussi excellent bien qu'il ne soit pas cette fois ci dans une tendance acoustique, folk et roots mais que les chansons sont développées sur un mode franchement plus électro, dansant, voir même pop. Une réalisation qui offre à découvrir une artiste, sa voix est toujours aussi claire et sensuelle, qui n'hésite pas sur la/les forme(s) à se renouveler, tout en sachant conserver les caractéristiques de son identité artistique. Un opus donc plus swing, moins intimiste mais tout aussi passionnant et qui me donne même à me faire dire que dans le style nous sommes en présence d'un album qui a les assez de ces qualités nécessaire pour être du niveau du meilleur des albums d'Amy Winehouse. Notes de la pochette "Dying is a wild night & a a new road" (L332) the opening phrase to a letter Emily Dickinson wrote to her cousin in 1869.
- Louis et son Orchestrophone qu'il nomme Canari, à Berck'n roll rue Jean Jaures. Photo prise par Icelle durant l'Icelui-road-movie pour l'écriture de Toussint-ducasses 2 -
AT PEACE est l'un des albums que le label NO FORMAT a retenu pour leur somptueux coffret quatre 33 tours vinyles consacré à la musique provenant d'artistes Maliens ; les trois autres disques étant. Chamber Music de Ballaké Sissoko & Vincent Segal [voir notre présentation via notre page blogorchestrophone du 8 août dernier et le "texte-composition "de création à venir, à partir de l'écoute de cette album de Julien Blaine.], Kiriké de Kassé Mady Diabaté [à venir] et Musique de nuit [à venir] de Ballaké Sissoko & Vincent Segal [à venir]. AT PEACE est un disque d'une sérénité absolue ! pureté, beauté et paix sont au rendez-vous. la ou le (je ne sais si l'instrument est féminin ou non) Kora [instrument, espèce de guitare, c'est réducteur et vous prie de bien vouloir m'en excuser, traditionnel le d'Afrique est magique. Sur de sept titres des neuf instrumentaux qui composent ce chef d'oeuvre des musiciens complices viennent délicatement apporter leur contributions discrètes et c'est toujours magique. "Dans cet album on n'a gardé que les premières prises. Les musiciens y engagent toute l'expérience qu'ils ont emmagasinée, mais sans avoir la sécurité de savoir ce qu'ils vont jouer. Il y a l'aventure, du défrichage, et c'est vraiment beau à entendre" (commentaire de Vincent Segal qui intervient sur cet album, dans les notes de présentations d'un livret promotionnel du catalogue NO FORMAT !).
- Josélito et son orchestrophone de rue en Berck'n roll. Photo prise le 22 août 2017, rue de l'Impératrice en Berck par Icelle -, Lors d'Icelui-road-movie 2018 in G.P.M -
Grand passionné de blues et collectionneur, alors que j'effectue, il y a quelques mois, des recherches afin de découvrir, pour un travail, des compositions blues avec le mot Voodoo dans le titre, je découvre qu'un certain Nicolas Repac, que je ne connais absolument et comme quoi l'on ne peut jamais tout connaître, qui sur deux albums différents Swing-Swing en 2004[(re)voir notre présentation en date du 25 juillet via http://orchestrophone.blogspot.com]. et Black Box en 2012. Si Swing-Swing est une magnifique promesse, Black Box est une incroyable confirmation ; toujours à partir visiblement du postulat de partir avec pour base des boucles de samplers de documents d'archives sonores du blues traditionnel (Alan Lomax est bien présent !) et avec le soutien artistiques de nombreux artistes-complices Nicolas Repac décompose et recompose des blues pour nous en offrir une version entièrement innovante, renouvelée, internationale (le Mali est souvent fort proche aussi !) et exceptionnellement surprenant. Une grande réussite et pour moi déjà un classique du blues du siècle 21. Black Box se termine avec une composition Peze Kafe bouleversante.
Pour sûr, il est risqué de vouloir essayer de rendre hommage à la figure devenu mythique du chanteur-auteur-compositeur Nick Drake disparu très jeune. Nick Drake est devenu un véritable culte chez les puristes de musique folk et aussi bien au-delà. L'enfance du guitariste de jazz Misja Fitzgerald Michel a été bercé par l'écoute de son père des trois albums de Nick Drake et qui a est l'une des influences toutes premières de Misja Fitzgerald qui livre ici un disque folk de haut niveau, différent de Encounter [(re)voir la page via http://orchestrophone.blogspot.com du 27.07.2017] qui était particulièrement jazz, publié précédemment sur NO FORMAT ! également. Toutes les adaptations de cet album Time of no Reply [c'est le titre de l'une des compositions de N. Drake] sont des versions instrumentales de chansons du barde britannique, à l'exception de Pink Moon chanté par Me'Shell Nedgeocello et Know qui conclue le disque, chanté par Hugh Coltman qui vient également en appuie à l'harmonica. Le parie et l'exercice de faire un tel album hommage étaient périlleux, bien-sûr la profondeur quasi-mystique des disques de Nick Drake n'est pas restituée mais le peut-elle ? Pourtant le résultat sobre et l'application bienveillante dans ces adaptations respectueuses confèrent à l'ensemble une beauté limpide, tendrement affectueuse et permettent à une réussite humble d'être au rendez-vous.
Comme pour leur album précédent Kangaba, en 2008, sur le label NO FORMAT, ici, Kouyaté - Neerman avec Skyscrapers & Deities [2001] et leur panoplie de balafon & de xylophones, toujours aussi épaulés solidement d'un batteur [David Aknin] et bassiste [Antoine Simoni] proposent un disque tout aussi passionnant et réussi que leur premier opus. On y trouve notamment une reprise, plutôt adaptation, instrumentale et toute Hendrixienne de Requiem pour un con de Michel Colombier et Serge Gainsbourg et cette version estfranchement bien plus captivante que l'original. Tout le reste de l'album tient les promesses de Kangaba... C'est de la haute voltige, du grand art. NOUS en reparlerons encore car il existe un mini-album de 4 titres de Kouaté - Neerman sur NO FORMAT ; donc à suivre...
avec en final une reprise/adaptation d'une exception rare, écoutez via...
...NENIBALI...
...Ci dessous.
À nouveau produit par Nicolas Repac, l'album Gagner l'argent français, paru en 2011, après Yelema en 2006 (voir la page, de ce blog-Orchestrophone, à la date du 23 juillet) est le second opus de Mamani Keïta sur le label NO FORMAT ! La Musique de source Malienne est encore une fois au rendez-vous et c'est un grand rendez-vous et avec, comme il est annoncé dans le catalogue du label, Une personnalité forte, passionnée, insoumise, une voix rebelle dont la part mandingue se débride au contact d'un univers sonore aussi inventif qu'hétéroclite conçu par Nicolas Repac
Le folk vaporeux de Chocolate Genius Inc est déployé d'une manière toute à fait évanescente sur un premier album Swansongs paru en 2010 avec onze chansons compositions délicates et admirablement caressantes et arrangées avec sobriétés , qu'aucune fioriture inutile vient encombré et qui donne envie de découvrir le second opus de Chocolate Geniues Inc publié sur le label No Format en 2016. À suivre...
Encore une surprise et pour moi une belle et grande découverte qui nous vient du Canada, l'album Origin of Stars a été enregistré en 2010 à Ottawa, Montréal et Regina, il propose onze titres composées par Kyrie Kristmanson qui les chante, en s'accompagnant sur certaines à la guitare acoustique et les enluminant souvent par des interventions délicates de sa trompette car elle est aussi trompettiste. Essayer de définir un genre, c'est lui collé une étiquette dont je vais m'en abstenir car certains y entendrons plus du folk, d'autres du jazz... En tout cas, avec ce disque, nous sommes bien dans un cadre NO FORMAT ! Sur toutes les compositions, les musiciens qui accompagnent Kyrie Kristmanson sont remarquables puis il y a cette chanson en français Oh, Montmartre qui donne le désir d'y retourner une fois encore... Et toujours.
Cet album 'Chamber Music" a une dimension religieuse, une aura spirituelle profonde, la nuit est son église, une petite église de la taille d'une chambre, une petite nuit au milieu de laquelle s'élève des plages de prières musicales que la kora de Ballaké Sissoko et le violoncelle de Vincent Segal (ré)inventent afin d'apporter sérénité et paix aux hommes qui prendront le temps n'en plus d'entendre mais d'écouter. " Une pièce nue, trois sessions d'enregistrement dans le studion de Salif Keita, le cocon protecteur de la nuit malienne. À l'écart de l'agitation des hommes, Sissoko & Segal ont chassé de leur esprit tout ce qui peut éloigner un musicien de son art pour se concenter sur l'essentiel : l'entrelacement de leurs chants intérieurs ". - Notes extraites d'un livret de présentation promotionnelle des productions No Formats.
Paru en 2009, 'Chamber Music' est le premier album retenu pour constituer le magnifique et magique coffret 'Mali' constitué de quatre disques vinyles édité par NO FORMAT en 2015
Canadienne, de parents d'origine haïtienne née à Montréal en 1985, au nom de famille de la Voodoo Queen de La Nouvelle-Orléans, Mélissa Laveaux puisse dans ses racines parentales mais aussi le folk et le blues pour interpréter un répertoire de chansons en anglais, français et créole haïtien qu'elles composent et qui constituent pour l'ensemble la richesse de son premier album paru en 2010 sur NO FORMAT ! (Depuis, il y a eu un second opus) mais également, avec une sensuelle sensibilité de velours multiculturel, elle y inclus avec une jolie délicatesse trois reprises judicieusement choisies Dodo Titit (Traditionnel), Neddle in the Hay d'Ellioth Smith) et le très classieux I Want to be Evil de L. Judson & R.Tyler.
-Identité en crescendo de Rocé, paru en 2006, sur le label NO FOMAT ! est l'un des albums majeur, si ce n'est l'album majeur du rap "français"... ...en français en tout cas. -
Le brûlot, JE CHANTE LA FRANCE, titre qui ouvre l'album Identité en crescendo, est issue d'un album inespéré pour le rap "français", ce rap devenu (f)Rancier et rantier avec des artistes-caricatures qui n'en peuvent plus d'éculer dans leurs compositions les "sampliternelles" même clichés. Déjà, ici, avec cet album, Rocé musicalement développe du son qui est beaucoup plus proche du jazz que de toutes autres choses et la présence du vétéran saxophoniste de légende du free-jazz, Archie Sheep, sur deux titres : Seul & Identité en crescendo, qui nous renvois directement à la case de la Beat Generation, démontrent que Rocé n'est pas artiste à donner dans les images d'Epinal mais dans une dénonciation qui est en droite ligne de filiation en prise avec les consciences sans concession de Guy Debord avec sa critique sociale et culturelle de 'La société du spectacle' et aussi celle Pierre Bourdieu de par son élaboration et énonciation du concept de 'Déterminisme sociale' qui fait surgir la problématique des replis identitaires qui engendrent l'intolérance et les racismes de tous azimuts, toutes formes. Un album donc extrêmement mature. Il n'y a bien que M C Solar , à ses débuts, qui a réalisé des opus presque aussi puissants mais là nous tout de même encore plus dans une sphère, à mon sens plus haute. Les textes d'une rare pertinence, lucidité sont d'une écriture pointue, comme le choix des samples jazzy's, qui servent merveilleusement l'implacable vraie pensée, et non dé-pens(é)es inutiles, d'un artiste rare et unique pour un album hors-norme dans un style devenu, hélas, si normatif, sur le label pacifique du label NO FORMAT !
KANGABA est un album extra-ordinaire qui atteint des sommets célestes. Lansiné Kouyaté au balafon et David Neerman aux xylophones, tantôt acoustique, tantôt électrique, développent, épaulés à la basse par Ira Coleman et Laurent Robin à la batterie, sur une dizaine de compositions, une musique délicates, cristallines qui aussi prend bien souvent une dimension toute hendrixienne, enfin de mon point de vue, de par des envolées absolument lyriques du balafon électrique à l' unisson, le titre Bamanan est époustouflant avec des sons devenant irréelles. KANGARA est essentiellement un disque instrumental mais mentionnons la magnifique chanson Touma ou Mamani Keita vient prêter sa voix.
À l'aciif de Kouyaté-Heerman, d'autres productions sont parues chez NO FORMAT ! Nous n'avons donc pas fini de parler de ce duo sacrément atypique et inspiré.
Etape Reggae via le label NO FORMAT avec l'album de Faya Dub, groupe français, World Wide Reggae qui pour moi tient plus du ska que du reggae. Ce disque est essentiellement composé de titres instrumentaux, seulement trois chansons, qui sur des rythmiques jamaïcaines, dans le plus pur style du genre, accueillent des influences mélodiques des quatre coins du monde. Les musiciens sont véritablement excellents et certaines de leurs interventions carrément jazz. Un album très cosmopolite et universel au final. World Wide Reggae, paru en 2006, ayant disparu du catalogue actuel de NO NORMAT, il est devenu assez difficile à trouver.
Julia Sarr, artiste Sénégalaise, chante en Woloff, tandis qu'ici Patrice Larose dans une tradition flamenco revisitée et incroyablement (ré)inventée et avec les renforts du percussionniste Mino Cinelu, de Youssou N'Dour, sur Set Luna Djamonodjî, et Leïty M'Baye, sur Yitté, qui viennent apporter leur chant, c'est un album d'une rare émotion que ce Set Luna qui sur certaines compositions, un spleen très profond [Guem, Xalé Bù Ndàw] et j'ose dire que l'on perçoit là, du moins pour ce qui me concerne, ce que signifie le concept d'anomie et les vibrations qui en sont distillées lorsque l'on recherche à l'exprimer en Musiques. Sur ce disque, il y a bien-sûr des titres tel Namana qui pourraient plus enjoués, moins "triste" mais si l'on est bien attentif à l'écoute, on est saisis au coeur, à l'âme par un blues profond car le déploiement de la Musique de l'album Set Luna n'a d'égal que certaines amplitudes spirituelles les plus profondes que l'on retrouve dans de lointaines productions traditionnelles et acoustiques du blues et du Gospel (je pense à Skip James, Blind Willie Johnson et son épouse, Reverend Davies Junior et Leon Pinson). Et même que Yow Laï Xar, sur des radios d'Humanité intelligente ne pourrait être qu'un magnifique succès populaire. Ce disque c'est de la Musique Sacrée.
